Michel Deguy de dermis rápida

Traducción de Pablo Fante publicada en Revista Nigredo, Vol. 1, París, 2003.




            Las piedras bajo fierros
            Se alza uno en casa
Ruido de mujeres rasgando las sábanas
Y rayas en el acuario de los pintores
Pulpo de venas sobre el sofá hasta el ano
Alegre el agua junto sueño mientras que
           Alertado por el alma tomada
           Dona sus últimos momentos


          Les pierres mises aux fers
          Un s'élève dans la maison
Bruit de femmes déchirant les taies
Et raies dans l'aquarium des peintres
En poulpe les veines sur le divan jusqu'à l'anus
L'eau joviale à côté du sommeil tandis que
          Prévenu par l'âme prise
          Il lègue ses derniers moments


.


Muelle gris le surge el cebo de nieve
El día se apaga pues coinciden
El hombre y la mujer trocan su rostro
El vino lento va sobre el cuadro
Al transcurrir en su clepsidra de vidrio
Y el célero artista corazón de símbolos
En confianza dada duda:
¿Será la piedra más bella en el muro?




Quai gris d'où tombe l'appât de neige
Le jour décline dans sa coïncidence
L'homme et la femme échangent leur visage
Le vin est lent sur le tableau
À passer dans son sablier de verre
Et l'artiste rapide au cœur par symboles
Doué de confiance hésite :
La pierre est-elle plus belle dans le mur ?


.



Barca excitada y pavillones donde el cuerpo
Se viste con la impaciencia que le asemeja
Y su pensar luego llvado a las entrañas
Sabe esto:

           Profundo gesto del partir
           La arteria conmueve al brazo
           El hueso roda con estela de sangre




Barque exaltée en pavios où le corps
Se vêt de l'impatiente qui lui ressemble
Et sa pensée alors conduite aux entrailles
Connaît ceci :


            Profond mime du départ
            L'artère émue le bras
            L'os étrave à sillage de sang

.



Se necesita un lector un gesto un papel
Un espejo Eres rostro mi hoja mi escotadura
Soy el tejido para que seas tu vacío La superficie
Para que arrgue la mano Aber del agua aguda
Raíz donde el suelo tirita Tu blanco mi negro
El hueco a mi dificultad el blanco para ser
El trazo que no seré Eres piel para
Mi alfabeto Fui el aire para que airearas
Alvéolo para que fueses cuenca



Il est besoin d'un lecteur d'un geste d'un papier
D'un miroir Tu es visage ma feuille mon échancrure
Je suis le tissu pour que tu sois ton vide La surface
Pour que froisse la main L'aber où l'eau s'aiguise
Racine où le sol tressaille Ton blanc mon noir
Le creux pour ma difficulté le blanc pour que je sois
Ce dessin que je ne serais pas Tu es peau pour
Mon alphabet J'étais l'air pour que tu n'égorges
Alvéole pour tu fusses arcade



Michel Deguy nació en Francia en 1930; los poemas traducidos fueron publicados en Ouï dire (París, Gallimard, 1966).